
La typographie occidentale établit une distinction entre les types « latins » et « non-latins »: les premiers couvrent un ensemble de signes relativement réduit, et représentent la grande majorité des caractères produits. Les seconds, moins accessibles, concernent un très grand nombre de signes et de systèmes d’écritures, parfois d’une grande complexité. Au-delà des termes – discutables – de cette distinction, et des enjeux technologiques qu’elle implique, il existe un troisième type de créations typographiques: les caractères pour la recherche scientifique. Systèmes de notations particuliers, glyphes spécifiques, lacunes de transcription… la recherche scientifique a besoin de caractères typographiques, et de solutions techniques pour permettre le partage des connaissances, notamment en terme de design et d’encodage.
Typographes et épigraphistes ont de longue date eu des préoccupations et des intérêts de recherche communs. Au-delà de leur contenu sémantique, les particularités graphiques des signes (lettres ou symboles) qui composent les inscriptions sont porteuses de sens. Elles fournissent des indications essentielles sur le contexte géographique, chronologique, technique et culturel du texte, et notamment sur la langue et les pratiques d’écriture.
Les études sur ces questions n’ont pas manqué ces derniers siècles, mais les nouvelles possibilités offertes à la recherche par le numérique (catalogues et publications en ligne, bases de données, bibliothèques numériques...) font aujourd’hui clairement ressentir le besoin d’outils satisfaisants pour transcrire, publier et analyser ces inscriptions. Le travail sur la conception de caractères typographiques adaptés implique lui-même une analyse de la structure et des caractéristiques du dessin de la lettre et une réflexion sur les stratégies d’encodage constituant en elles-mêmes un travail de recherche collaboratif entre nos deux disciplines.
Programme :
Vendredi 4 décembre
Bibliothèque nationale de France, Salle des commissions, 5 rue Vivienne 75002 Paris.
14h00
Accueil, présentation de la journée : Florence Codine, Thomas Huot-Marchand.
14h15
Three types of knowing, John Hudson
Numismatique et usage des caractères typographiques dans la recherche
14h45
Athena Ruby, Joel Kalvesmaki
15h15
Pause
15h45
Medieval Coin Fonts, Marcus Phillips
16h15
Table ronde avec les intervenants
16h45
Conclusion de la journée
Samedi 5 décembre 2015
Auditorium de l’Institut National d’Histoire de l’Art, Galerie Colbert et salle Aby Warburg 2 rue Vivienne 75002 Paris
10h00
Accueil Florence Codine, Thomas Huot-Marchand.
Dessin et décomposition structurelle de la lettre
10h15
Une famille de caractères à l’usage de la linguistique historique, Sarah Kremer.
10h45
Pause
11h15
Polices pour inscriptions monétaires (NumiPal, méthode, critères, alphabets), Florence Codine, Morgane Uberti.
11h45
Polices pour inscriptions monétaires (ontologie, Meroweg), Ludovic Trommenschlager, Elvire Volk Léonovitch.
12h15
Table ronde avec les intervenants
12h45
Déjeuner
Stratégies d’encodage
14h00
Historical characters in digital text editions – research, encoding and fontmaking, Andreas Stötzner.
15h30
Marc Smith
16h30
Table ronde avec les intervenants, modération : Alice Savoie.
17h00
Bilan des débats.
L’entrée aux conférences est libre mais une réservation en ligne est nécessaire à l’adresse suivante :
www.anrt-nancy.fr/iiietype_registration